L’année du Dragon de Bois

31 janvier 2024

Monthly House View - Janvier 2024 - Télécharger

Alors que nous sommes au début de l’année 2024, toutes les perspectives mondiales du secteur financier ont été publiées, bien commentées et débattues. Cette nouvelle année s’accompagne également de la nouvelle année lunaire, qui fêtera l’année du Dragon de Bois. Le dragon étant associé aux cinq éléments, un Dragon de Bois apparaît tous les 60 ans. Cela marquera également le début d’un nouveau cycle au Feng Shui, le 9ème cycle, qui durera jusqu’en 2044. Lors d’un récent événement client à Hong Kong, un maître du Feng Shui a partagé sa propre vision : 2024 serait une année pleine d’énergie et de changements avec les recommandations suivantes : I) garder un esprit ouvert et limpide pour surmonter les changements inattendus ; II) rester calme et concentré, mais ne pas se détourner de ce qui est de la plus haute importance ; III) rester vigilant pour se débarrasser des « éléments » indésirables. 
Prenez le temps de réfléchir à ces mots sages. Ils reflètent bien ce qui nous attend sur les marchés financiers. Une année pleine d’énergie alors que la croissance se stabilise et que les États-Unis évitent la récession, par rapport à l’année dernière où celle-ci était une évidence. Une année marquée par des changements dans le sillage de la normalisation de la politique monétaire des banques centrales dans les pays développés, contrastant nettement avec l’année dernière.

HUIT MILLE MILLIARDS DE DOLLARS INVESTIS EN FONDS MONÉTAIRES

2023 a été l’année la plus importante en termes de collecte de fonds monétaires aux États-Unis, avec un record de 1 300 milliards de dollars investis dans des solutions monétaires à court terme. En Europe, ce fut une année record pour les fonds obligataires, les investisseurs ayant profité des rendements attrayants qu’ils n’avaient pas connus depuis une décennie. Toutefois, la véritable question qui se pose à l’avenir est de savoir comment cette liquidité trouvera un nouvel équilibre en 2024. 
La proposition de valeur de 5 % en dollars américains semblait séduisante pour 2023, mais après un rebond de +25 % de l’indice MSCI World l’année dernière, je ne peux m’empêcher de réfléchir au nombre d’investisseurs qui auraient souhaité faire fructifier davantage leur trésorerie. Et là, nous devons garder un esprit ouvert. Une fois que les banques centrales auront mis un terme à leur politique restrictive, la question clé sera de voir comment cette liquidité (8 000 milliards de dollars !) pourrait revenir sur des actifs plus risqués. Avec seulement 170 milliards de dollars d’entrées de capitaux sur les marchés actions l’année dernière, la réallocation hors des marchés monétaires pourrait fournir un plancher significatif à tout repli des actions. 

SYNCHRONISATION DES TAUX D’ASSOUPLISSEMENT DE LA FED ET DE LA BCE

Nous reconnaissons que le sentiment s’est nettement amélioré, comme le montrent plusieurs indicateurs tels que le ratio Bull/Bear, le positionnement des investisseurs semble excessif si l’on considère le positionnement spéculatif. Toutefois les investisseurs institutionnels ont à peine bougé mais avec l’amélioration des perspectives économiques et l’assouplissement des banques centrales, ils pourraient revenir progressivement sur le marché. Concernant les anticipations des banques centrales, nous révisons nos prévisions et anticipons désormais une baisse synchronisée des taux de 100 points de base (pb) de la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE) à partir du deuxième trimestre. La justification principale étant la chute de l’inflation dans les deux régions, mais aussi l’affaiblissement de l’économie européenne. Les attentes du marché, six baisses pour un total de 150 pb en 2024, avec un début du cycle d’assouplissement dès le premier trimestre pour les deux banques centrales, nous semblent trop agressives pour le moment.

Comme écrit ci-dessus, les entrées de capitaux ont été relativement timides l’année dernière. En Europe, les entreprises qui rachètent leurs propres actions constituent le principal acheteur d’actions. Les investisseurs internationaux ont déjà quitté l’Europe après une bonne performance au premier semestre. Aux États-Unis, les entreprises et les particuliers achètent des actions. Cette tendance devrait se poursuivre et, si la liquidité se détourne, même partiellement, des fonds monétaires et que les investisseurs institutionnels se réallouent progressivement vers les actions, il y aura une concurrence pour acheter en cas de baisse du marché. Donc, restez calme et concentré et ne vous écartez pas des marchés.
Dans cette édition de notre Monthly House View, Nicolas Mougeot aborde la thématique des véhicules électriques. Son analyse va au-delà du débat sur la question environnementale et examine les implications profondes d’un point de vue géopolitique, technologique, économique et social. 

Information importante

Monthly House View, 18/01/2024 – Extrait de l'Editorial

31 janvier 2024

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